Chantier « déchet » du 7 avril 2012

Chantier « déchet » du 7 avril 2012

Ce samedi était l’occasion d’une visite guidée des décharges du Transformateur afin de comprendre, à travers l’historique, la réflexion des Amis du Transformateur et de mettre en place un protocole de gestion des déchets sur le site du Transfo pour les années à venir.

Présents : Annie, Charlène, Céline, Anouk, Evelyne, Fabrice, Majo, Marie Mad, Mireille, Nicolas, Barbara et Marion (cuisine !)

 

LA VISITE DES DÉCHARGES DU TRANSFO :

La réflexion sur la gestion des déchets date du début de l’aventure du Transfo : si l’association existe, c’est qu’elle a proposé au Conseil général, devenu propriétaire des lieux, de ne pas exporter les bâtiments, matériaux, surfaces stériles et déchets divers vers d’autres lieux mais de les transformer sur place et de les utiliser pour aménager le site : d’où le nom des Amis du Transformateur.

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Ranger c’est déjà aménager : pyramide de galettes d’enrobée prises sur le pré juste derrière

 

Le site était alors rempli de matériaux divers et il a fallut trouver une solution rapide pour dégager l’espace encombré. C’est alors qu’a été créée la première décharge :

La décharge de l’observatoire : décharge stérile

Près des abeilles, juste avant le jard’andains, un haut bâtiment inutilisé : l’observatoire (qui n’est plus un observatoire depuis qu’on a enlevé l’échelle) est utilisé pour stocker tous les déchets inertes. Réalisé dans l’urgence, ce premier rassemblement de déchets, isolé du sol par une dalle de béton et isolé des intempéries par son plafond, est une décharge stérile. Cela équivaut à une décharge classique de déchets ménagers où les déchets sont enterrés mais isolés de l’air, de l’eau et du sol par des films étanches. La différence, ici, est que les déchets ne sont pas enterrés, on peut les voir ! Intéressant de voir tout ce qu’on peut produire comme saletés ! Ne pas cacher cette décharge, même si est n’est pas satisfaisant comme construction.

C’était la première étape de la réflexion déchet : rassembler les encombrants non polluants mais inutilisables afin qu’ils ne nous gâchent pas la vue ni ne gênent nos circulations. Mais les déchets dits « inertes » ne le sont pas tant que ça. Le plastique se dégrade. Il faut pour cela qu’il soit en contact avec le sol et le ciel (pluie, soleil). Même si cette dégradation se réalise sur un temps assez long (un compost très longue durée), il serait dommage de l’empêcher.

La benne à incinération

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Une grande benne, près de la Visée, où pousse herbes et ronces. C’est là que l’ancien propriétaire venait faire brûler ses propres déchets, même après l’achat du terrain par le Conseil général. Les étudiants et professeurs de Versailles, alors en activité sur le site, ont décidé de remplir la benne de tous les gravats qui encombraient la pelouse de la Visée. Fini l’incinération et l’importation de déchets extérieurs.

 

Le podium : première décharge « biologique »

Le bâtiment ne devant plus servir à héberger ou abriter qui que ce soit (rappel : nous sommes sur un ENS, Espace naturel sensible, qui ne peut recevoir aucune habitation), ses murs ont servi à contenir une autre partie des déchets et gravats contenus sur le site (béton et plastique essentiellement). Le sol a été défoncé, pour permettre la circulation de l’eau, et les plafonds détruits. Pour que les murs résistent à la poussée, des cages en fer ont été remplies de déchets et installées sur le pourtour intérieur, les fenêtres ont été renforcées par des barres de fer, des câbles ont été tendus à l’intérieur et des lits de pneus reliés entre eux ont été installés entre chaque couche de gravats. Des matériaux divers et des fines ont rempli l’intérieur et un arbre a été planté, sans terre, au sommet. Le sommet de la « colline » est inaccessible pour raisons de sécurité mais la bonne santé de l’arbre témoigne, plusieurs années après sont installation, de la valeur de l’expérience. Depuis les fenêtres, on voit toujours les « gabions » de déchets.

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Les gabions du podium

Les palettes : décharge des toilettes

Derrière les toilettes, entre les palettes et le talus, un espace creux permet de recevoir les déchets organiques venant de nos toilettes sèches.

Le bosquet : décharge biologique et abris pour la nature sauvage

Les bâtiments non utilisés sont maintenant tous « remplis » (podium, bureaux de la SEMES). D’autres décharges sont nécessaires. Une décharge devenant un lieu fermé pour cause de sécurité (tassements différentiels) il est important de les installer dans des lieux déjà « fermés » par un boisement ou devant l’être. Le bosquet près de la cour demandait un recépage. Il a été choisi pour l’installation de la 5° décharge, faite sur un modèle reproductible ailleurs sur le site :

 

  •  délimitation d’un espace de quelques mètres cube avec des matériaux de rebut proches du lieu (palettes, parpaings, pierres, troncs d’arbres…) ;
  •  recépage du bosquet ;
  •  mise en défens du bosquet : création d’une clôture avec les produits de la taille. Il est important d’empêcher les humains et les vaches d’y pénétrer, pour raison de sécurité et pour permettre à la végétation de repartir ;
  •  une fois que la décharge est pleine : ajout d’une couche de terre sur la zone de déchet ;
  •  on attend que ça repousse.

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Le bosquet, en partie recépé et mis en défens

 

Question sur la pollution :

Si l’eau qui circule dans les décharges biologiques, aide à dégrader les plastiques, elle va aussi polluer la terre ? Au rythme où les plastiques se dégradent, les produits se dilueront lentement dans le sol sans risquer de l’empoisonner. La pollution est avant tout une affaire de concentration, de dosage. Il n’y a pas de sol « pur », il y a des sols stériles, des sols toxiques et des sols fertiles. Ceux de nos décharges biologiques, en témoigne le sycomore du podium, sont fertiles.

La SIB : caverne d’Ali Baba

La SIB est notre lieu de stockage de tous les matériaux qui n’ont pas encore trouvé d’utilité mais qui sont plein de potentialité, de matériaux valorisables (verre et fer) et de déchets actuellement inutilisables. Il est important de trier pour rendre les matériaux utiles accessibles, pour valoriser le fer et pour dégager ce qui nous encombre. Mais inutile de faire des tas que l’on devra re-mobiliser ailleurs. Il faut trouver directement la bonne place à chaque chose pour s’économiser et ne pas encombrer d’autres lieux.

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Récupération de radiateur pour les escaliers des anciens bureaux de la SEMES

 

Le chantier d’aujourd’hui a consisté à dégager un espace pour l’atelier Art, à trier les matériaux de ce lieu et à créer une décharge biologique dans le creux réalisé près du belvédère.

 

 

PROTOCOLE DE TRI ET DE RANGEMENT :

  •  Garder à l’intérieur tout ce que l’on souhaite valoriser (le fer) et protéger de la pluie (bois et fer réutilisables) ce que l’on souhaite conserver.
  •  Installer des décharges biologiques sur un sol défoncé et hors toiture.
  •  Le verre : pour l’instant stocké dans un frigo. Trouver un meilleur contenant pour plus tard.
  •  Le fer : il y a 2 qualités de fer, et deux catégories de prix chez Romi, ferrailleur local. Le fer « pur » et le fer mélangé. Se renseigner pour avoir une définition plus précise. Un début d’andain a été réalisé en face de la grande porte. Appel d’une benne quand le tas aura une taille conséquente.
  •  La récup : tout ce qui est en état et qui semble intéressant doit être gardé et conservé sous le toit. En cas de doute : garder.
  •  Les déchets « ultimes » (plastique), en mélange avec du bois pourri : dans la décharge biologique en cours (le creux près du belvédère).

 

 

LES PROJETS À RÉALISER :

 

Mieux connaître les filières de recyclage locales

  •  Se renseigner chez Romi sur les différentes qualités de fer.
  •  Se renseigner sur les filières locales pour essayer de recycler les machines à laver et autres objets complexes. Sinon, envoi à Romi en basse qualité.
  •  Se renseigner sur les filières locales de recyclage de plastique.

 

Des poubelles intermédiaires sur le site

On ramasse souvent des clous, des bouteilles de bière sur le site du Transfo et l’on n’a pas forcément envie d’aller jusqu’à l’intérieur de la SIB (par ailleurs interdite au public) pour s’en débarrasser. Il est important de trouver sur le site, à des intervalles réguliers, des poubelles intermédiaires, maniables et identifiées pour le verre, le fer et les déchets ultimes.

 

RÉCAPITULATIF : LES 9 PRINCIPES DE LA GESTION DES DÉCHETS AU TRANSFO

 

1° principe : Les déchets sont aussi notre patrimoine !
Le Transfo n’aime pas se débarrasser, il ne jette rien et garde tous ses déchets chez lui
Le Transfo garde tout ce qui n’est pas polluant et ne va pas encombrer d’autres lieux avec ses rebuts. Il doit transformer le site sur lui-même, exporter et importer le moins possible.

2° principe : l’esthétique et la pédagogie
Le Transfo ne cache rien
Montrer les déchets fait partie de la pédagogie du Transformateur. On n’enterre pas pour cacher mais pour aider les matériaux à se dégrader. Ceux qui n’ont pas besoin d’être enterrés sont montrés (voir : la décharge de l’observatoire et le podium).

3° principe : la récup
Le Transfo pense qu’il peut faire de beaux ouvrages à partir de déchets, ne serait-ce qu’en les rangeant
Tout ce qui peut être un jour réutilisé doit être conservé et rangé à l’abri des intempéries (sous le toit de la SIB), afin d’être visible et accessible.

4° principe : la valorisation
Le Transfo livre à l’extérieur des matériaux recyclables
« Rien ne rentre, rien ne sort »… sauf les gens, les outils et les produits valorisés : les légumes du potager, la viande de nantaise, le miel, mais aussi le métal, le verre. Tous les autres matériaux doivent trouver leur place sur le site du Transfo.

5° principe : le plastique est aussi biodégradable
Le Transfo ne trie pas les matières plastiques, pour l’instant il les met dans ses décharges
Le plastique ne gêne pas le développement de la nature : celle-ci s’en accommode et agit sur lui, le dégrade peu à peu et le digère. Le plastique est biodégradable, même si c’est sur une période très longue. Aidons la nature à dégrader le plastique au lieu de l’en « protéger ». Dans une décharge biologique, les déchets doivent être en contact avec le sol et la pluie.

6° principe : les décharges biodégradables deviennent des refuges pour la nature sauvage
Le Transfo fait ses décharges dans les bois mais pas dans les espaces découverts
Les espaces occupés par nos déchets plastiques sont ensuite fermés et boisés. Il faut vérifier sur le plan de gestion de la végétation que le site choisi n’est pas destiné à devenir une prairie (la friche près de la SIB par exemple).

7° principe : le Transfo n’est pas un dépotoir
Le Transfo ne reçoit pas ceux des autres qui cherchent à s’en débarrasser
Chacun doit gérer ses propres déchets. Le Transfo ne doit pas ressemble à un lieu de rebut mais à un parc public où les déchets sont gérés.

8° principe : l’économie de moyens
Le Transfo range les matériaux au plus près en attendant de les utiliser
Pas d’efforts inutiles : un objet pris sur le tas est un objet rangé. Respecter le protocole pour bien savoir quelle sera la bonne place (protection ou exposition aux intempéries selon que l’on souhaite garder ou dégrader).

9° principe : gestion en continu
Le Transfo apporte le moins possible de déchets mais gère chez lui les produits des manifestations qu’il organise
La vie du site continue de produire des déchets. Les fêtes sont l’occasion d’une « production » de déchets qu’il nous faudrait bien gérer sur place.

Auteur/autrice : Association Les Amis du Transformateur

L'association "Les Amis du Transformateur" mène une action expérimentale de retour à la nature maîtrisé sur le territoire d'une friche industrielle à Saint Nicolas de REDON.

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